De l’invention en architecture. Initier, situer, durer
Collection «AAA…»
Que veut — encore — dire inventer pour un architecte aujourd’hui dans le paysage troublé de l’Anthropocène? Et cette invention en architecture, si elle existe, en quoi se distingue-t-elle d’autres modes inventifs?
Alors que la crise de l’habitabilité du monde est patente, la notion d’invention, commune à la philosophie et à l’architecture, se voit actuellement réinterrogée selon d’autres coordonnées.
La nouveauté que l’on attend de toute invention — et il nous faut bien, peut-être plus encore aujourd’hui, inventer, créer, imaginer pour ré-habiter — ne peut plus, sauf à produire de nouvelles dévastations, s’opérer sur la base d’une destruction, d’une invisibilisation, d’une simplification.
Mais comment rouvrir le sens du geste inventif autrement que l’a fait le “front de modernisation”? La modernisation, en effet, a capté le sens de l’invention, lui assignant une orientation et l’associant à un mouvement d’arrachement, de rupture, ne pouvant opérer que dans la violence condamnant tout héritage: héritages physique et culturel, expériences vécues, manières communes de pensée. Le sens du geste inventif s’est constitué non seulement comme puissance de faire apparaître du nouveau, mais aussi, corrélativement, comme puissance de dévaluer l’existant, lui faisant perdre son importance et sa résistance intrinsèque, pour pouvoir ensuite lui substituer d’autres réalités, d’autres objets et d’autres histoires.
Partons d’une hypothèse: l’habitabilité du monde, qu’il s’agit pourtant d’inventer, ne dépend pas de nous, ou si elle en dépend, c’est sur un autre mode que celui qui consiste à la produire de toute pièce…
Collection «AAA…»
La collection «AAA…» (architecture, urbanisme, paysage) met en avant les réponses spatiales les plus justes au regard de la crise de l’habitabilité, de la finitude des ressources, des forts aléas climatiques, d’une attention accrue au métabolisme global et à la justice sociale. Elle se déploie selon trois modalités d’action: la pratique, la recherche et l’enseignement.
Cet ouvrage a bénéficié du soutien du Centre national du livre; du bureau de l’Enseignement et de la Recherche; de l’UMR Ressources (ENSACF/UCA); du laboratoire Gerphau (ENSAPLV), laboratoires de recherche en architecture et paysage; ainsi que la participation de la Caisse des dépôts et de la direction générale des Patrimoines et de l’Architecture (ministère de la Culture).
Stéphane Bonzani est architecte et docteur en philosophie, titulaire d’une habilitation à diriger des recherches en architecture. Professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand, il codirige l’unité mixte de recherche Ressources (ENSACF/ UCA) et est membre associé au laboratoire Gerphau (ENSAPLV).
Il explore depuis une vingtaine d’années les liens entre ces deux manières d’habiter le monde que sont l’architecture et la philosophie, et questionne les métamorphoses que traversent la pensée architecturale confrontée aux sombres temps du nouveau régime climatique.
Auteur: Stéphane Bonzani
Préface de Pierre Caye
Postface de Chris Younès
Format: 16,1 × 22,75 cm
Pages: 360
ISBN: 978-2-919380-76-3
Parution: 2024
Langue: Français
Thèmes: Architecture, urbanisme, paysage
Prix: 28 €
Design graphique: Bureau 205
Police de caractères: Cardone dessiné par Fátima Lázaro et Muoto dessiné par Matthieu Cortat disponible chez 205TF
Impression: Imprimerie Ott, Wasselonne, France