L’art d’accommoder les restes. Amas architecture
Collection «AAA…»
Que peut l’architecture à l’ère de l’Anthropocène? A-t-elle l’énergie de se saisir de l’occasion pour faire autrement et, ce faisant, de construire d’autres histoires?
L’acte de transformation négocie avec l’idée de pertes. Le face-à-face de l’architecte avec celles-ci est continu et se joue en toutes phases, de la conception jusqu’à la réalisation, en passant par la mise en usages. Ce qui est livré se patine, puis s’érode, dès le ruban rouge coupé; ces pertes sont irrémédiables.
Le projet déplace les réalités, les fait changer de formes, amenant à concéder un certain nombre de deuils. Certains sont d’ordre individuel, d’autres sont collectifs. Cette condition de l’architecte générateur de pertes est intemporelle. Cependant, elle se conscientise de manière plus aiguë à l’ère de l’Anthropocène où l’idée de table rase est battue en brèche.
L’architecture — entendue comme discipline et comme champ de pratiques — tente de rester à flot dans sa traversée sans rive annoncée de la crise des ressources. De fait, le chavirement des idéaux modernes dominants de la croissance, du progrès et des techniques performatives de recherches de gains, fait disparaître de la surface des pertes sur lesquelles il n’est plus possible de revenir.
Or, dans ce changement de paradigme générant “désordre” et “tensions”, l’architecture est amalgamée au monde de la construction dont on ne cesse de relever la responsabilité dans la culture extractiviste qui conditionne les manières de transformer et d’habiter la Terre.
Dès lors, que peut l’architecture dans ce changement de paradigme? Qu’est-elle prête à perdre aussi? Qu’est-elle à même de laisser disparaître parmi ses modèles? On pourrait baisser les bras face à l’immensité de tels questionnements. On pourrait faire sécession et tout laisser derrière soi, à force de ne plus savoir quoi faire de tout ce désordre. Pointe néanmoins l’énergie de saisir l’occasion de faire autrement, et ce faisant, de construire d’autres histoires.
Collection «AAA…»
La collection «AAA…» (architecture, urbanisme, paysage) met en avant les réponses spatiales les plus justes au regard de la crise de l’habitabilité, de la finitude des ressources, des forts aléas climatiques, d’une attention accrue au métabolisme global et à la justice sociale. Elle se déploie selon trois modalités d’action: la pratique, la recherche et l’enseignement.
Auteurs
Laurie Gangarossa, architecte, maîtresse de conférences à l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand, champ Villes et Territoire, chercheure et membre de l’UMR Ressources.
Cyrille Weiner, photographe.
Stéphanie David, architecte, maîtresse de conférences rattachée au laboratoire. Architecture, environnement et cultures constructives à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble.
Éric David, architecte, maître de conférence à l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand.
Cet ouvrage a bénéficié du soutien de la Ville de Villeurbanne, de l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand, de l’UMR Ressources, du Rize, mémoires, cultures, échanges et de l’entreprise Chazelle.
Format: 16,1 × 22,75 cm
Pages: 128
ISBN: 978-2-919380-68-8
Parution: 2024
Langue: Français
Thèmes: Architecture, Urbanisme
Prix: 24 €
Conception éditoriale, design graphique: Bureau 205
Police de caractères: Immortel dessiné par Clément Le Tulle-Neyret et Yorick dessiné par Matthieu Cortat, 205TF
Impression: Imprimerie Ott, Wasselonne (67), France!
Diffusion, distribution: Interart (France et Belgique), Servidis (Suisse)