Valua Terra. Faire la valeur des environnements. Perspectives croisées françaises et brésiliennes
Collection “À partir de l’Anthropocène”
Une coédition École urbaine de Lyon et Éditions deux–cent–cinq
Les chercheurs et les chercheuses français.es et brésilien.ne.s du projet de recherche international Valua Terra (CNRS) ont collecté vingt textes de disciplines complémentaires et influences variées pour engager une réflexion sur les racines de la crise écologique planétaire et sa dimension financière mondialisée.
Mais que diable allons-nous faire dans cet Anthropocène? En jugeant que la planète est entrée, du fait des activités humaines, dans une nouvelle ère géologique, les spécialistes de la Terre ont placé l’urgence écologique au sommet de tous nos agendas, de ceux en particulier de nos responsables politiques ou économiques, soumis à leurs opinions publiques comme à leurs clientèles. Face aux inerties, l’impératif collectif est de repenser le développement des sociétés pour prendre en compte la finitude des ressources de la planète, et faire face aux transformations des modes d’habitation humaine induites par la mondialisation et la crise écologique globale.
Derrière les différentes propositions que les unes et les autres formulent pour organiser la réorientation, une même question: qui va payer? Le diagnostic du désencastrement des économies a été posé il y a plus d’un demi-siècle. Mais concernant la préservation des ressources planétaires, la main invisible du marché est plus malhabile encore que dans les autres domaines. Car personne ne veut se mettre d’accord sur le prix des ressources dites naturelles, tantôt défendues comme la propriété de l’humanité, tantôt présentées comme indéfiniment renouvelables à l’instar de l’air que nous respirons.
Quelle est la valeur de la planète Terre? Celle d’un glacier ou d’un arbre? Ceux qui se sont penchés sur cette question de la valeur des environnements ont notamment contribué à l’élaboration de différentes comptabilités environnementales: celles qui reposent sur un principe d’évaluation environnementale, et celles qui chargent le marché de réaliser l’évaluation de la valeur de la nature. Derrière cette controverse scientifique dans laquelle s’est notamment engagée la Banque mondiale, il y a justement la dimension géopolitique et démocratique du problème: qui doit participer au choix du calcul à retenir? Et quelle autorité pourrait être chargée de le faire respecter?
Le recueil produit par le rapprochement et la discussion de ces textes tire son énergie de l’intelligence des liens anciens qui unissent les académies de la France et du Brésil, particulièrement denses dans le champ de la pensée urbaine critique. Dans les années soixante-dix, l’école marxiste française s’imposait comme une référence après que le pays avait dû repenser ses modes de développement face à la décolonisation et miser sur le redéveloppement des villes. Dans les années deux mille, ce fut au tour du Brésil de faire figure de modèle, avec une économie qui se tînt longtemps à l’écart du séisme de la crise financière de 2008 et le déploiement d’un énorme programme de construction de logements sociaux, Minha casa, minha vida (“Ma maison, ma vie”) par le président Lula puis la présidente Roussef, d’une ampleur sans équivalent dans le monde occidental.
Forte de ces histoires croisées, sociales et académiques, cette collection de textes constitue une occasion unique de reprendre la réflexion sur les racines de la crise écologique planétaire et sa dimension financière mondialisée.
Ouvrage collectif sous la direction de Fabrice Bardet, Lucia Shimbo, Huana Carvalho
Cet ouvrage a été réalisé grâce aux contributions de l’école de l’aménagement durable des territoires (ENTPE); de l’Instituto de arquitetura e urbanismo de São Carlos (IAU); du laboratoire Environnement, Ville, Société (EVS); du LabEx Intelligences des mondes urbains (IMU); du Centre national de la recherche scientifique (CNRS); de la Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo (FAPESP); des éditions Wiley.
Format: 16 × 23 cm
Pages: 376
ISBN: 978–2–919380–55–8
Parution: 2022
Langue: Français
Thème: Anthropocène
Prix: 21,00€
Design graphique: Bureau 205
Polices de caractères: Thelo Text dessiné Tassiana Nuñez Costa et Plaax dessiné par Damien Gautier, disponibles chez 205TF
Impression: Imprimerie Ott, Wasselonne (67), France